Mais d’où vient donc cette tendance de l’envoyé spécial à effectuer quelques pas vers la caméra dans les reportages télévisés des actualités ? Serait-ce un pas de danse ? Le reporter commente un fait divers ou un événement sportif en marchant. Mais attendez, il ne se contente pas de marcher décontracté les bras le long du corps ou les mains dans les poches. Non, non, non, il adopte le principe de Stéphane Bern dans l’émission « Secrets d’histoire », émission très bien faite au demeurant. Notre journaliste croise les doigts au niveau du ventre, les pouces vers le haut et marche vers le cameraman en exécutant un mouvement de haut en bas de ses avant-bras pour donner de l’intonation et ponctuer son discours. Cela pourrait sembler original s’il n’y en avait que deux ou trois à le faire, mais ça devient une manie que nombre de reporters semblent plagier.
Je regardais un reportage sur les JO et soudain j’aperçois une journaliste nous déballer son speech en marchant cinq pas vers la caméra dans un café de Rio. Bon, dans une rue, je ne dis pas, mais là, franchement, c’était d’un ridicule.
Une part d’entre eux pourrait innover pour se démarquer de cet étrange comportement en reculant par exemple. Ils pourraient imiter le vol d’un oiseau dans un reportage sur les volatiles ou bien mimer la conduite d’une voiture pour un reportage sur un accident, imiter un pompier éteignant le feu avec une lance pour commenter les drames récents dans le sud de la France.
Parfois la démarche est empruntée pour des émissions sur le crime dans le genre, «Non élucidé» diffusé sur la chaîne 23 comme celle d’hier samedi 21 aout. Vous verrez plus loin l’importance de cette précision temporelle apparemment sans intérêt.
L’émission est présentée par Arnaud Poivre D’arvor (fils de qui vous savez, un ancien journaliste viré indirectement par Nicolas Bonaparte parce que le présentateur du JT l’avait assimilé à un petit garçon lors d’une interview alors que l’empereur Napoléon Sarkozy était Président. Ce dernier n’a pas suivi son inspirateur et n’est malheureusement pas en exil comme nous aurions pu l’espérer.)
Ah et puis tiens comme l’occasion se présente, je vais placer des jeux de mots à dix balles comme aiment tant le pratiquer nos journalistes.
Et donc, le Poivre hier (je sais, elle est nulle, mais avez-vous saisi l’importance du détail temporel de tout à l’heure ?) parcourt le paysage avec la technique steph Bern qui consiste aussi à être filmé pendant la marche sous plusieurs angles, ce qui ne manque pas de sel, ha ha ha qu’est-ce qu’on rigole. Cependant l’ami Poivre pimente l’affaire, ha ha allez, encore une dernière. En effet, se prenant un instant pour le commissaire moulin à poivre bien entendu, Arnaud poursuit ses commentaires au volant d’une voiture sauf que l’on ne voit pas bien l’intérêt ni un quelconque rapport avec l’affaire de la disparition, thème de l’émission. Mais si, c’est pour rejoindre Jean Marc Bloch, contrôleur général honoraire de la Police nationale et directeur de la société «JMB consultant», rien que ça. Je me disais avec l’espoir de me marrer qu’ils allaient avancer de pair vers la caméra avec la même démarche et les mains aux doigts entrecroisés qui ponctuent, eh bien non !