S’il est un concept qui m’a toujours heurté c’est bien celui d’accorder une victoire à de la musique. Menfin, est-ce un sport, un concours ou de l’art ? Ah oui c’est vrai, il s’agit bien d’un concours… De celui qui vend le plus de CD. Mais vous savez parfaitement que la recette consiste à matraquer les auditeurs des stations radios avec n’importe quoi pour vendre de la heum… musique.
Certes, chacun ses goûts, n’empêche qu’il y a de quoi alimenter les rayons potages avec tout ce qu’on peut nous servir comme morceaux limités aux suites de quatre accords archi-usées. Le pire ce sont les Américaines avec le stéréotype de la blonde qui possède les mêmes techniques vocales que ses clones. On lui fait chanter tout et n’importe quoi comme reprise, du moment que ça se vende. Et si en plus elle est pulpeuse et qu’elle peut nous montrer quelques-uns de ses atouts féminins dans un clip ou lors d’un show. Que pourrait-on lui demander de plus si ce n’est une once de talent et un minimum de pudeur ?
Pour en revenir aux concours, cela existe depuis des lustres dans les conservatoires. Amusant de constater qu’à la seule prononciation de ce mot beaucoup imaginent encore la musique enseignée dans un lieu humide et froid de façon très austère par des moines pervers aux yeux glauques surmontés de sourcils velus, menaçant de leur baguette les pauvres petits doigts de leurs élèves torturés. Désolé pour cette longue phrase, mais je relis Proust en ce moment et pour ce qui est des phrases longues, le Marcel est un champion.
Savez-vous qu’il y a des médailles d’interprétation ? Rien que le mot médaille me fait penser au pauvre gars qu’on envoie se faire mitrailler sur un champ de bataille. Je rassure la blonde américaine de tout à l’heure, ce n’est pas toujours le même gars qui s’y colle, heureusement pour lui. Ça me fait soudain penser à ce cher bienfaiteur de l’humanité pas orgueilleux pour un sou, Napoléon. Paraît qu’il ne supportait que la musique militaire, allez savoir pourquoi. Il souffrait d’un complexe de taille, pas de taille, non, juste de taille. Son problème se limitait à 1 mètre 64 et il ne s’agissait pas d’autre chose que de la longueur de son corps n’en déplaise à la blonde américaine qui cherche encore à comprendre celle du pauvre gars.
Bref, je propose donc de changer le concept de ces victoires de la musique.
Commençons donc par une course aux instruments en partant du dernier rang jusqu’à la scène. Le premier arrivé a le droit de jouer… une improvisation, lol. Non Roger ! Tu te rhabilles, il ne s’agit pas de jouer au docteur avec la miss…
Ensuite ce sera à celui qui finira le plus rapidement de jouer un morceau imposé. Hé ho, sans sauter aucun passage, bien sûr, ni la blonde américaine. (J’aimerais bien qu’elle me lâche celle-là)
On pourrait aussi proposer le concours de la prononciation avec le plus possible de billes dans la bouche, ce serait rigolo. Mais non miss… Il ne fallait pas les avaler !
Interdiction de chanter en play-back, ça risque de faire mal aux oreilles.
On branche la guitare électrique sous tension et à la moindre fausse note, une décharge. Les flûtistes devront jouer avec les doigts enduits de miel, sympa quand ça colle. Les musiciens de rock devront jouer sur partition et les musiciens classique ou de jazz, sans partition.
Ah mais le concept existe déjà ! Interville ! Je me disais aussi.