Quel gouvernement nouvellement élu n’a pas envoyé son porte parole déclarer au peuple cet argument qui du coup annule les promesses post-élection ? Un candidat aux présidentielles fait campagne durant une année et dès qu’il est élu, il prend possession de l’Elysée. Il descend dans la cave et se précipite sur les caisses de l’état, qui sont des malles normalement remplies d’or comme dans le conte Ali-Baba sauf que là, en les ouvrant, le président s’aperçoit avec stupeur qu’elles sont vides. Mince, c’est vraiment pas de chance, les quarante voleurs ont tout raflé !
Après il s’énerve et tape du pied en pensant à son prédécesseur, un vil scélérat qui a tout dépensé durant son mandat. Vachement ennuyé, le pauvre homme convoque ses ministres pour leur parler de la grave situation économique du pays. A partir de cet instant, plus question de tenir les promesses de campagne. C’est le porte parole qui s’y colle. Il déclare aux journalistes :
— Ben non, tout ce qu’on a dit ne compte plus, parce qu’on ne savait pas que le pays était en difficulté financière ! Vous comprenez, les caisses sont vides.
Il n’y a que la presse d’invitée parce que si le peuple et surtout les agriculteurs du moment étaient présents, il se ferait certainement casser la gueule, peler le jonc et pendre par ses propres tripes comme le chantaient si bien Hugues de Montmirail et Jacquouille la fripouille dans les Visiteurs. Ensuite, il faut bien trouver un moyen pour remplir ces fichues caisses. Pour le coup, il nous faut un véritable prestidigitateur. On convoque donc notre David Copperfield français bien à nous, Gérard Majax. Ne riez pas hein, il exerce toujours. Il enfile son haut de forme et en un coup de baguette magique dont il a le secret, Abracadabra apparaît une nouvelle taxe. Et comme le plus grand nombre de nos compatriotes font partie de la pauvreté et de la classe moyenne, normal que ça tombe sur eux, parce que du coup, ça se voit beaucoup moins lorsque l’on prélève une petite somme sur le revenu de plein de gens d’un moindre niveau que de lourdes taxes injustes sur des nantis dont le niveau de vie est surélevé. Et comme ces derniers ont le pouvoir parce qu’ils financent en grande partie les caisses des partis politiques…
Comme le disait Coluche, les élus et les notables ne vont quand même pas pondre des lois contre eux-mêmes, ils ne sont pas stupides à ce point. Sauf Jérôme Cahuzac qui prônait la chasse à ceux qui essayaient d’échapper au fisc. Il était loin de s’imaginer que des journalistes de Mediapart découvriraient l’existence de son compte en Suisse.